Femmes immigrées signataires du contrat d’accueil et d’intégration en 2009

Les migrants signataires du CAI sont majoritairement des femmes : si elles s’intègrent bien, elles rencontrent des difficultés à s’insérer dans le marché du travail

, par Lynda Lebbad, Brest métropole océane

Contrairement aux idées reçues, l’immigration familiale est la principale source de l’arrivée de migrants en France. Pour preuve, l’essentiel des migrants nouvellement arrivés sont des rejoignants de conjoints, Français pour l’essentiel.
En 2009, les femmes représentent 52,3% des migrants bénéficiaires d’un premier titre de séjour, et arrivent très majoritairement pour motif familial (73% sont mariées et 17% en couple, soit seulement 17% de célibataires). Elles accèdent ainsi plus rapidement à l’obtention d’un titre de séjour que les hommes. Cependant, malgré cet avantage administratif et un niveau d’éducation plus élevé que celui des hommes (près de 36% ont un diplôme universitaire ou équivalent, contre seulement un homme sur quatre), elles rencontrent de nombreuses entraves lors de leurs tentatives d’insertion du marché du travail. Elles font alors l’ âpre expérience de la déqualification bien plus fortement que les hommes. Et elles sont nombreuses à être embauchées dans un secteur sous-qualifié par rapport à leur niveau d’études d’origne, à se retrouver au chômage, et pour certaines, à devenir femmes au foyer.
Il apparaît ainsi que le niveau de qualification n’est pas tojours un avantage puisque les femmes qui ont cet atout en terme d’éducation n’obtiennent pas une situation corrélée à ce niveau d’études. En effet, leurs diplômes ne sont souvent pas reconnus en France, ce qui entrave leur accès aux milieux professionnels auxquels elles pourraient prétendre.
Cette situation conduit de manière pardoxale à empêcher plus fortement l’insertion professionnelle des femmes nouvellement immigrées, plus diplômées que les hommes nouvellement immigrés, mais qui trouvent, eux, plus facilement à s’insérer dans le marché du travail.